Plus on pense être à l’abri du burnout, plus on est à risque. Pourquoi ? On pense n’avoir aucune limite et on entreprend trop de choses par rapport à notre capacité. Quel style de candidat au burnout êtes-vous? Quels sont les symptômes du burnout?

Marc (nom fictif), 6 pieds, 200 livres, début quarantaine, vient me consulter. Il se dit « mêlé, découragé, épuisé ». Il pleure, il pense vendre son entreprise. Le médecin lui a offert des antidépresseurs. L’entreprise de Marc est en expansion depuis 10 ans. Celui-ci m’avoue : « Je me suis toujours vu comme un homme fort, un entrepreneur, un grand travaillant. Je ne suis pas une petite nature, qu’est-ce qui m’arrive ? » Il a très peur que je prononce le mot : burnout, ou pire, dépression. « Je suis trop passionné pour que ça m’arrive. » Eh bien, c’est cela le problème. Les gens à risque de burnout sont souvent de grands passionnés.

En fait, on retrouve cinq profils de personnalités candidates au burnout.

Le grand travailleur

Véritable « machine à produire ». Effectue des tâches faciles à petites doses, mais irréalisables au-delà d’une certaine limite.

Personnalité : bon gars ou bonne fille

Chien qui court

Le sauveur

Superman ou superwoman : faiseur de miracles
Choisit des défis que nul autre ne peut relever mieux que lui Personnalité : besoin d’être admiré

Un papillon jaune

Le minutieux

Croit que chaque partie de son travail est essentielle et que sa performance fait la différence. Pense que le moindre relâchement de sa part entraînera des conséquences catastrophiques.
Personnalité : perfectionniste

Escargot entre deux roches

Le courageux

Occupe un travail qui ne lui convient pas ou plus. Affronte sans cesse des problèmes qu’il se sent incapable de résoudre. Il ne trouve plus de valorisation dans son travail.
Personnalité : victime

L’ambitieux

Éprouve un insatiable besoin d’argent, de prestige ou de pouvoir : il sacrifie sa vie. Se sent constamment menacé par ceux qui ont plus d’argent, de prestige ou de pouvoir.
Personnalité : carriériste

 

Dans ma pratique j’ai rencontré tous ces styles. Tous croyaient être à l’abri. Plus on pense être à l’abri du burnout, plus on est à risque. Pourquoi ? On pense n’avoir aucune limite. On nie les symptômes. Dès qu’ils apparaissent, on les camoufle. Plusieurs grands entrepreneurs m’ont même avoué croire que ceux qui étaient en burnout et en dépression étaient des faibles jusqu’au jour où… ils ont dû le confronter.

Le burnout n’arrive pas tout d’un coup. Il prépare son jeu tranquillement.

 

Voici les étapes et les symptômes du burnout ou d’une dépression.

1. On est préoccupé

Au début du processus menant éventuellement au burnout, on est préoccupé par ce qui se passe au travail, mais ça reste le travail.

2. On est troublé

Les tâches nous apparaissent de plus en plus ardues et on commence à ressentir certains symptômes physiques ou psychologiques.

3. On est obsédé

On ne pense plus qu’au travail, on croit fermement que le retour du bien-être qu’on a perdu dépend de ce que nos problèmes sur l’entreprise se résorbent.

4. On est épuisé

C’est l’étape du burnout lui-même. La détérioration du rendement et de la productivité est évidente. L’aboutissement final de l’épuisement se caractérise par une apathie totale, souvent par une dépression et l’apparition de problèmes de santé.

Si vous vous reconnaissez, il serait sage de consulter avant de causer des dommages permanents et irréversibles à vous… ou à votre entourage, car l’épuisement affecte également le conjoint, la famille et l’entreprise.

 

Quels symptômes avez-vous aujourd’hui? Quel moyen prendrez-vous demain pour éviter d’être le prochain?

 

Pierrette Desrosiers, M.Ps,

Psychologue du travail, conférencière, coach d’affaires et auteure

(1) Adapté de Jacques Lafleur, 1999, Le Burnout : questions et réponses, Éditions logiques